• Astuce de grand-mère ou légende urbaine ? Pour conserver les bulles du champagne, une fois la bouteille ouverte, il suffirait de mettre une cuillère dans le goulot et de placer le tout au frigo. Mais est-ce que ça marche vraiment ?

    C’est la soirée du réveillon. Le bouchon saute. Les coupes se remplissent allégrement. Et les bulles frétillent. Ces bulles qui font le champagne – au nombre d’un million par flûte – ce sont des bulles de dioxyde de carbone.

     

    « Elles ont réussi à être emprisonnées lors de la prise de mousse, qui permet à un vin de devenir effervescent, détaille Gérard Liger-Belair, physicien qui dirige l’équipe Effervescence, champagne et applications, à l’université de Reims. La fermentation du champagne se fait en bouteille close, à la différence du vin qui se fait en bouteille ouverte. Ici, le dioxyde de carbone ne s’échappe pas et reste dans la bouteille sous forme de gaz dissous. » Lorsque l’on ouvre la bouteille, on fait sauter la pression et le gaz se libère.

     

     

    Le pétillant n’a qu’un temps

    Oui, mais le pétillant du champagne n’a qu’un temps. Une fois la bouteille ouverte, le CO2 s’échappe petit à petit. Il peut même venir piquer le nez, si l’on boit une gorgée trop vite.

    Gérard Liger-Belair conseille d’attendre une dizaine de secondes avant de déguster le champagne juste servi. Cela afin d’éviter que le dioxyde, concentré en grande quantité juste après l’ouverture de la bouteille, vienne provoquer une piqûre carbonique – comme lorsque l’on boit une première gorgée de Coca-Cola par exemple – et vous empêche alors de profiter des arômes.

     

    Pas plus de 48 heures

    Que faire de sa bouteille à moitié entamée ? La placer au réfrigérateur, une cuillère dans le goulot ? « La petite cuillère, c’est une légende, explique le physicien. Les gens pensent que cela marche, car on met généralement sa bouteille au réfrigérateur. Or le frigo est froid et préserve des mouvements. C’est cela qui permet de conserver le champagne pendant environ 24 heures. La petite cuillère n’y change rien. »

     

    Pour conserver les bulles, il n’y a rien de mieux que le bouchon hermétique. « Lorsque le goulot est ouvert, le vin s’oxyde et son goût change. Le bouchon va limiter la perte de CO2 et l’oxydation… mais pas au-delà de 48 heures. »

     

     

    Flûte alors…

    Une autre solution consiste aussi… à finir la bouteille dans la soirée. Si vous optez pour cette option, évitez de servir le champagne dans des flûtes. « Elles sont très étroites. Le dioxyde de carbone est concentré dans une trop petite surface et va chatouiller les narines lorsque l’on boit. C’est la fameuse piqûre carbonique », ajoute Gérard Liger-Belair.

     

    La coupe, très plébiscitée dans les années 1970 et 1980, n’est pas un meilleur choix : « Elle est très large et offre une très grande surface au verre pour dégazer. Dans sa coupe, le champagne ne va pas rester effervescent très longtemps. »

     

    C’est dans un verre un peu généreux, entre la flûte et la coupe, « presque un verre à vin rouge », qu’on appréciera le mieux cette boisson festive. Alors champagne et bonne année !

     

    Article paru dans Ouest-France

     


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